Ce numéro de Sociétés plurielles est le produit d’un appel à contributions portant sur « Les sciences sociales, entre universalisme et différentialisme : un retour des “écoles nationales” ? ». La proposition invitait à interroger la résurgence, paradoxale, de la référence à des « écoles » ou « traditions » nationales au sein de disciplines conçues pour penser le pluralisme des sociétés et des cultures au prisme de paradigmes, de concepts ou de méthodes aspirant sinon à l’universalité, du moins à saisir le monde social en dépassant la description de situations particulières.
Pour son second numéro thématique, la revue Sociétés plurielles revient sur la notion de pluriel/ le et sur la manière dont cette notion a été ou est actuellement investie dans différentes disciplines. Six articles aux objets très variés, faisant appel à la sociologie, la philosophie, l’anthropologie, aux arts visuels et aux sciences de l’information et de la communication ont été retenus : les auteurs y questionnent le binôme singulier/pluriel ou semblable/dissemblable à l’université, dans l’entreprise, dans le milieu agricole, dans les biens de consommation culturelle, ou encore dans la photographie contemporaine, et dans la typologie de l’anthropologie du début du XXe siècle. Tous abordent la question du pluriel dansles sociétés avec leurs outils et thématiques propres.
La revue Sociétés plurielles est née des aspirations du programme de recherche « Sociétés plurielles » associant des chercheurs en sciences humaines et sociales de diverses disciplines réunis autour d’un objet commun : la pluralité de nos sociétés. Que ce soit à travers des numéros thématiques ou des varias, le comité de rédaction de la revue Sociétés plurielles propose des articles démontrant la pertinence de l’approche interdisciplinaire. Saisi par les événements tragiques qui ont eu lieu en France en 2015 – à commencer par les attentats contre Charlie Hebdo et contre l’épicerie casher de la Porte de Vincennes – le comité de rédaction a voulu porter dans ce premier numéro une réflexion sur l’épreuve à laquelle les sciences humaines et sociales sont confrontées face à l’événement tant sur le plan épistémologique que sur le plan méthodologique. Historiens, sociologues, géographes et politistes portent donc dans ce premier numéro de Sociétés plurielles, chacun à travers des exemples différents, une réflexion sur le rapport entre sciences humaines et sociales et événement.