La migration constitue un trait caractéristique des Mozabites, une minorité aux fortes valeurs identitaires et pourvue d’une organisation institutionnelle particulière. Là où les Mozabites sont installés, en Algérie ou à l’étranger, une assemblée traditionnelle est créée [la jma’a] et des biens immobiliers sont acquis : maison communautaire, école libre, mosquée, cimetière, centre culturel, bibliothèque, etc. –, cela à l’échelle d’une ville. À l’échelle du pays, chaque région est gérée par une coordination [tansiqiyat] et le tout est chapeauté par un Conseil confédéral sis à Ghardaïa – le Conseil de ‘Ammi Saïd–. Il s’agit donc, dans cet article, d’étudier cette organisation institutionnelle et d’élucider les mécanismes adoptés par les Mozabites afin de faciliter leur organisation et insertion dans un contexte migratoire. À la fin de ce texte, nous serons en mesure de définir la mobilisation de la solidarité du groupe comme un élément moteur dans ce processus d’insertion. Pour notre démonstration, nous avons réalisé, en plus de la recherche documentaire, une enquête de terrain (qualitative). Des entretiens ouverts, semi-directifs et des entretiens de groupe ont été menés, essentiellement auprès de la communauté mozabite installée dans une ville moyenne de l’Est algérien ; la ville de Bordj Bou Arreridj, au cours des années 2015 et 2016.